21/04/2013
Depart ce matin tot (9h, mais pour ici, c est tot, vous vous rendez compte, les hotels ne servent le petit dejeuner qu a partir de 9h!), pour attraper l un des bus qui doit m amener a Cabo Polonio, ce petit village où, parait-il, on peut voir des lobos marinos (pour l instant, je ne sais pas encore la traduction française exacte, mais ça viendra, gardons un peu de suspense). Il y a du brouillard, mais le soleil brille au dessus.
En prenant le premier bus, qui m amene au bout de 45 minutes a Castillos, on se rend compte que le brouillard se concentre sur la cote, et pas dans les terres. Ca tombe bien, je vais sur un cap !
A Castillos, attente pendant une heure du 2e bus dans la petite gare, en regardant a la télé la fin de « Coraline ». Ce bus m amene au bout de 40 minutes environ, a une sorte de gare au beau milieu de la campagne. En fait, c est l entree de la reserve de Cabo Polonio, ou on n entre que par vehicules autorises, a savoir des enormes camions 4×4 ! Et il faut bien ça pour rouler dans les dunes de sables. je me mets tout en haut, et c est partie pour une demi-heure de montagnes russes ! Il fait beau jusqu a ce qu on arrive a la plage, ou le brouillard est toujours aussi compact que ce matin (parce que la, il est midi).
Je me trouve un hostel (ou je paye 100 pesos de plus que l hostel d a cote, rien que pour que le proprio me prete son IPhone avec internet. Car, pas de Cyber cafe dans ce village de cabanes sur les dunes), On n y voit pas a 10 metres, du coup, pas la peine de se precipiter pour aller voir les lobos, je me pose a la seule table libre et au soleil du petit resto en face de l hostel : y a des buñuelos aux algues, plat typiques que m a conseillé l anglaise de Punta del Diablo. Je commande, et peu de temps apres, arrivent le couple qui etait a cote de moi dans le camion. Ils veulent aussi une place au soleil et me demandent si je peux partager avec eux ma table de 4 personnes. Mais bien sûr!
Du coup, on discute, ils sont uruguayens, s apellent Alexander et Silvia, et passent le week end prolongé ici ( j apprends que le lundi est ferié, c est pour ça que le camion etait plein), chez la tante de Silvia. On parle de l Uruguay, de la France, des Bresiliens (Alexander les aime pas trop, mais il reconnait que c est parce qu ils ont l habitude de draguer sa femme devant lui. Ben oui, c est des Brésiliens, quoi !), des Argentins, des etudes de medecine. Alexander me dit que j ai l air plus jeune que mes 30 ans (merci, pour une fois, ça fait plaisir), et je leur reponds qu ils ont l air trop jeunes pour avoir des filles de 17 et 18 ans (C est vrai quoi, ils ont l air d avoir 35 ans a peine!). Je goute avec eux les buñuelos, en fait ca ressemble un peu a des croustillons de la foire, aux algues ( Pas beaucoup d algues, et beaucoup de farine, me disent-ils). J ai deja le ventre bien rempli avec tout ça, mais ils me proposent un bout de leur poisson a la plancha (delicieux), et de leur puree. Et a la fin, ils me payent mon repas ! » c est pour que t es une bonne image des Uruguayens ! » C etait pas la peine, j avais deja une bonne image…
Avec tout ça, il est 15h, si on allait se balader ! La plage sous le brouillard est un peu fantomatique…
J ai demande mon chemin pour aller voir les lobos, et il faut passer par les rochers. Au loin, on voit des petites iles rocailleusesm derriere les nuages, par intermittence. En prenant la photo au zoom max, on croit distinguer quelque chose, mais oui, c est ça, des mammiferes marins sur l ile ! Et ben si c est ça, venir voir les lobos… je me suis bien faite avoir !
Bon, je continue quand meme jusque derriere le phare… et, sur une avancee rocheuse, ça y est, ils sont là, tout pres, on les voit bien.Je me pose sur l autre avancee rocheuse en face, et je les regarde… Je suis seule, au dessus de moi le phare, perdu dans la brume… et devant moi, ces bestioles, qui se reposent, prennent le soleil, ou sautent dans l eau comme des dauphins.
Je reste bien une heure a les regarder, fascinee. Je prends des photos, des films, J assiste a une confrontation, ça grogne, ça crie… Bon, et alors c est quoi, ces lobos marinos ? Des loups de mer (traduction litterale) ? Oui, c est ça, et avec la jambe de bois pendant qu on y est ! Des lions de mer ? (traduction anglaise) Des phoques ? Mais les phoques ils ont pas d oreilles il me semble…
Un petit tour sur Wikipedia une fois revenue a la civilisation, et j ai eu la reponse : Ce sont des otaries !! Otaria flavescens, en francais : Otarie a criniere (voila pourquoi les lions de mer). Eh ben, ils font pas Onk Onk! comme dans les films, je vous dit, moi !
Bref, au bout d un long moment, le soleil a enfin chasse les nuages, le phare est degagé, il est 17h et il ferme a 18h. Je quitte a regret mes otaries, et je commence l ascension du phare.
Magnifique vue.
Le temps que je redescende, le soleil va bientot se coucher,et je me promene sur la plage au crepuscule,
puis j admire les reflets de la lune sur la mer. Trop de lune d ailleurs, pour bien voir les etoiles (sans compter le phare, toujours operationnel).
Je rentre au village, ou y a vraiment rien d autre a faire que regarder le feu bruler dans le poele de l hostel, et ecouter les patrons parler de tout et de rien. Mon esprit tilte au mot « plongee », et je me renseigne : non, pas de plongee possible, mais du snorkeling, oui. Les fils du proprio ont du matos, ils me le preteront demain, pas de probleme !
J attends que l un des fils ait fini sa partie de poker sur internet pour pouvoir utiliser son IPhone, et je peux vous dire que j en acheterai jamais ! (Ce clavier tactile, c est pas pour moi, deja que je tape a cote sur un clavier normal…) Bon, ceux qui me connaissent savent la vraie raison (C est trop cher !!!). Puis dodo.
22/04/2013
Reveil tranquille. Je voulais voir le lever du soleil, mais y a la meme brume qu hier, donc recouchee aussi sec.
Au petit dejeuner le proprio m offre du maté pendant qu il continue son poker, et c est l occasion de discuter un peu, notamment de cette habitude qu ont les Uruguayens de tout age, et de tout sexe, de se trimballer tout le temps avec leur bol a maté, et surtout leur thermos d eau chaude assorti.
Puis je lui demande pour le materiel de plongee. Il me dit d aller voir si l eau est claire, mais bon, moi, tant que je suis pas dedans avec un masque, je sais pas dire. Bref, il me prete le masque et tuba, des plames un peu trop grandes pour moi mais ca ira, et le frere me prete la combi (heureusement car fait pas chaud d ans l eau). Me voila partie, je commence a rentrer dans l eau sur la plage, puis je longe les rochers. Visibilité : quasi nulle ! je vois a peine les rochers, et pourtant, au milieu de cette puree de poids, je tombe sur… des tortues ! J en vois bien 7 ou 8 au cours de la « plongee », meme si j ai probablement vu plusieurs fois les memes. Rien que ça, ça aurait suffi a faire mon bonheur, mais je decide de m approcher un peu des otaries. A la nage, j arrive a l endroit ou j etais hier, et j avance vers eux. Puis j attends un peu, et y en a un qui s approche, il vient me renifler. A quelques metres de distance, il reste sur ses gardes, mais c est bien ça, il renifle ! Puis il fait le beau a faire des sauts dans l eau, a me tourner plus ou moins autour, puis il s en va. Je repars, me pose un peu sur le rochers, un peu fatigues, pis fait froid dans l eau, meme si au soleil, on se rechauffe vit. Mais je suis pas encore satisfaite, je vois l ile en face de moi, j entends leurs cris la-bas, comme s ils m appelaient. Allez, on y va ! C est un peu loin, ça fatigue, mais bon, ça se fait. La bas, quand on s approche de l ile, on se rend compte qu ils sont des centaines ! Une autre s approche de moi, et meme petit jeu de reconnaissance/intimidation, puis s en va en voyant que je suis pas une menace.
Je retourne sur la terre ferme, et les jeunes sont impressionnés quand je leur dis ou je suis allée. » c est a 2 km, dis donc ! Tu sais nager ! » Euh, on doit pas parler de la meme ile quand meme.
Puis je reprends le camion de 14h, pour attrapper le bus direct pour Montevideo. J ai hesité a rester une nuit de plus, parce que j allais partir juste quand le temps se levait, mais qu est ce que j allais faire encore la-bas ? Marcher dans les dunes pleines de sables ? Passer encore une soiree a rien faire, privee de connection internet ou presque ? Et oui, je dis que j aime la nature, mais bon, je suis quand meme accro a mon ordi ! Et puis je dois pas etre faite pour rester longtemps flaner au meme endroit… Mais bon, ceux qui me connaissent sauront que j ai passé presque tout le trajet jusqu a Montevideo à me demander si j avais fait le bon choix (et là j entends ma petite voix, et celle d Isa dans ma tete : » Ca sert a rien de cogiter sur les trucs que t as pas fait! C est fait, c est fait ! »)
