19/04/2013
Bon, l hotel ou je suis est bien sympa, mais pas hyper propre, meme les draps du lit sont pleins de sable, et les jeunes surfeurs du dortoir a 10 lits foutent leurs affaires partout, tu sais plus ou mettre les pieds pour descendre de ton lit superpose. Donc, comme j ai vu sur le net qu il y avait mieux et moins cher, je me mets en chasse. Je trouve l hotel en question, il est trop bien, propre, tout neuf, familial, dans un coin plus sympa, avec une super salle commune, jardin, piscine (que je n aurai pas le temps de tester), et je suis toute seule dans mon dortoir. C est parfait. Le temps de trouver et de changer d hotel, il est midi et demi, un peu tard pour partir en vadrouille. Eh ben tant mieux, j avais de la lessive a faire, ce sera journee cool !
Une fois les corvees faites, il est temps d aller voir la mer ! J avais deja vu une petite plage pas loin de l autre hotel… bof (fin disons que je suis devenue un peu difficile, vous voyez). Celle la plus pres du nouvel hotel est de l autre cote du village, immense, entouree de dunes, et derriere, les pins, les roseaux « plumeaux » comme dirait Cyrille… Ca me rapelle les plages de l Atlantique (j en connais pas beaucoup mais celle que je connais sont comme ca). Y a quasi personne sur la plage non plus, on est en semaine, hors saison touristique. Je me pose et vais me baigner : elle est fraiche ! Et les vagues… violentes. Pas tres hautes, mais d une puissance ! Puis petit temps bronzette et balade jusqu au bout de la plage, jusqu au phare. Arrivee la je monte sur la petite dune pour voir ce qu il y a derriere le cap… Une autre plage, pardi ! A perte de vue, que des dunes, pas d habitation, pas de foret. Impressionnante.
Puis je rentre tranquille, a l hotel apres la case supermarche, et soiree discute avec une anglaise a rastas pendant qu on regarde les telefilms d HBO sur l ecran geant de la salle commune. Comme chez soi, quoi !
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20/04/2013
A quelques km de Punta del Diablo, il y a le parc national de Santa Teresa, du nom de la forteresse situee a l interieur. J y vais en bus (ca tombe bien l arret de bus est a cote de mon hotel), et j y arrive un peu avant midi (le bus de 10h30 avait pas mal de retard). Bon, alors, en fait de Parc national, c est surtout un grand camping pres de la mer, avec des larges routes bordees de palmiers, des toilettes, etc, tout ce qu il faut, mais plus beaucoup de nature vierge. Enfin, y a quand meme plein de perroquets verts qui crient et s envolent partout, c est sympa. Je marche quelques km jusqu a arriver a la forteresse, j attend une vingtaine de minutes qu elle ouvre (memes horaires qu a SanMiguel, 13h 18h, mais cette fois ci, on est samedi, donc, c est bon, ca va ouvrir!).
Elle ressemble au Fort San Miguel, en plus grand. Visite interessante . Je refais la photo traditionnelle sur le canon,
puis, je me dirige vers la plage. Petit detour par un sympathique sentier bien delimite dans la foret, et me voila a l une des plages. Tres jolie, mais j ai pas trop envie de me baigner…
Un peu de farniente, puis je repars, j ai prevu de rentrer a pied par la plage, et l anglaise de l hotel qui l a fait la semaine derniere m a dit que c etait tres beau, mais un peu long. La fille de l office du tourisme m a dit que de redescendre les trois plages, c etait trop long, et qu il valait mieux couper par les petits sentiers indiques sur la carte, pour arriver directement a la derniere plage…
Apres avoir fait la moitie du chemin sur les grandes routes de voiture, je prends un petit sentier qui borde un etang
(jusqu ici, tout va bien), je fais peur a un capibara (Tiens, y en a ici aussi !) qui plonge dans l eau a mon arrivee, et je me retrouve dans un sentier dans la foret. Et c est la que les choses se gatent…
Sur la carte, il n y a qu un seul sentier d indique. En vrai, il y a plusieurs bifurcations. Quand tu en prends une et qu au bout de 10 minutes t arrives a un cul de sac, tu repars en maugreant un peu parce que bon, il est quand meme plus de 17h, et t aimerais bien rentrer avant la nuit. Quand tu te retrouve avec, un, deux, trois croisements, tu poursuis le chemin qui te semble etre le plus dans la bonne direction (la boussole, la ne sert a rien, tu entends les vagues, et tu connais la direction du soleil (couchant). Sauf qu au fur et a mesure, le chemin devient de plus en plus hypothetique, les arbres ont repousse autour d un chemin que les gardes forestiers ne doivent plus arpenter souvent en voiture… et enfin, celui s arrete, sur un petit monticule de pierres… Et la je pleure. Et oui, c est pas Huggy les bons tuyaus, c est Sara les plans (ou les raccourcis) foireux : Y a plus de chemin, j ai pas pense a reperer mon passage au couteau sur les arbres (et pourtant je l avais mon couteau suisse !) parce que je faisais confiance aux chemins, moi, je pensais pas qu ils allaient s arreter nets comme ca! Bref, je suis perdue, et le soleil va bientot se coucher. J en pleure de rage (encore), mais je me reprends : du haut du monticule, on voit la mer, derriere les arbres, je connais donc la direction.
Et je prends donc la decision probablement la pire de toutes : je decide de me faire moi meme mon chemin dans la foret, tout droit (ou presque), vers la mer ! Sauf que c est pas une foret defrichee comme chez nous… Cest de la vegetation bien dense ! Mais c est de la foret seche, c est a dire qu en cette saison, les arbres sont secs comme s ils etaient morts, donc j y vais sans hesiter, je casse les branches, je fais mon passage en force !
Malgre tout, comme ca, je me fais griffer les jambes, je m arrache une peau d orteil, ben oui, la foret se rebelle (et en sandalettes/short, je suis pas equipee pour le deffrichage) et je benis mon chapeau de paille qui fait office de casque et me permets de foncer droit devant sans se faire griffer le visage.Malgre tout, je suis parfois obligee de ramper, de reculer, changer temporairement de direction sans perdre la bonne… Ils auraient du le dire qu il fallait une machette !
Au bout de la enieme griffure, ou du enieme obstacle, je repleure : » Pourquoi j ai ecoute cette fille ? Pourquoi je suis pas descendue par la plage tout du long? Pourquoi je suis pas restee sur la route ? Pourquoi je suis pas repartie en arriere pour retrouver un autre chemin quand celui-la s arretait ? Je suis completement perdue, je vais mourir la et personne sait ou je suis! »
Et puis on reprends raison, Le bruit des vagues, meme s il peut etre trompeur, est en constante augmentation, il fait toujours clair meme si le soleil est couche, et puis quand meme, je suis dans un triangle entre la mer, un etang, et une route qui va a la mer… Ce serait trop con de rester perdue dans un si petit espace. Donc je repars, toujours dans la direction de la mer. Au bout d un moment, la vegetation change, puis je sens du sable sous mes pieds, puis, apres encore un peu de lutte avec les arbres qui se font un peu plus retors, ca y est, devant, plus que des dunes, plus un seul de ces maudits arbres ! Merci mes aieux !
Je gagne la plage
et je continue la route, les pieds dans les vagues, ca soulage un peu. Bientot il fait vraiment nuit, mais la lune brille, et j apercois les lueurs du village. J arrive a l hotel, il n est que 19h30, mais j ai l impression qu il est minuit. Je me rue sur mes pates pour les faire cuire, et apres un bon repas, soiree tranquille devant la tele a regarder un DVD avec tous les Europeens de l hotel : Victor/Victoria.
Moralité : Isaaaa ! Reviens ! Je suis ma pire ennemie, j ai besoin de toi pour me garder de moi-meme ! Tu es la raison dans cette equipe (ca t en bouche un coin, hein ?!)
