Mae Hong Son – Trek dans les montagnes

06/10/2013

On arrive a Mae Hong Son vers 16h, apres 6h de route magnifique dans les montagnes recouvertes de jungle, des falaises karstiques abruptes, et des petites vallees de rizieres, champs de mais, petits villages,etc. La ville, elle, est toute petite, toute calme, pas de circulation, au milieu des montagnes.
Des la sortie du bus, on s arrete a une des agence de treks marquee dans le routard, on rencontre Dam, guide haut en couleur, toujours a plaisanter, a tel point qu on sait plus quand il dit la verite, lol. Oui c est un vrai personnage ! On avait une petite idee avant, mais ca se confirmera pendant le trek… et avec lui c est un trek sur mesure, on lui dit ce que l on veut et il le fait. Et aussi, hors des sentiers battus, on s en rendra compte egalement !
On se renseigne quand meme a d autres agences, mais il a quand meme l air le plus pro, et le plus motive. On decide avec lui d un trek de 4 jours dans les montagnes, traversant des villages, rizieres, jungles, etc.
Entre temps, on s est trouve un mignon petit hotel. (petit bungalow tres charmant avec le mec de l hotel tres gentil, comprend pas tout en anglais mais gentil)

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07/10/2013

Depart avec Dam a 8h du matin en voiture, on va jusqu a Microwave, petit village Hmong au bout d une route sinueuse et sur une crete. Le village s appelle ainsi a cause de l antenne de telecommunication utilisee initialement par l armee, et qui est la raison pour laquelle la route jusqu au village est goudronnee ! Les Hmongs viennent du Vietnam, ou ils s etaient allies aux Americains, et se sont installes ici apres la guerre, quand les Vietnamiens ne voulaient plus d eux, et que les Americains non plus…
Dam nous fait rentrer dans une maison, nous explique comment vivent les Hmongs, leurs croyances animistes, (avec l esprit sur les portes tisse en feuilles accroche au dessus de la porte) il parle un peu avec la maitresse de maison, etc…
Puis on part pour le trek proprement dit, d abord par un sentier menant aux champs de riz secs (pas les rizieres inondees habituelles, car ici, sur ces pentes abruptes, les terrasses ne tiendraient que quelques annees), puis on sort litteralement des sentiers battus ! Nous voila a essayer de trouver notre chemin entre les plants de riz quasi plus hauts que nous (en fait, il y avait un chemin, mais ils l ont recouverts pour planter du riz, ben oui, personne utilisait le chemin, c etait de la place perdue !) 
Et on continue dans le foret d arbres a caoutchouc, puis de bambous, la jungle, on traverse la riviere avec de l eau jusqu a la taille, l aventure, quoi ! (Dam porte nos sacs car la taille pour vous c est plus haut pour moi…) Pendant ce trek, on se sera fait attaquer successivement par les moustiques (mais ca, c etait attendu), les sangsues (petites, mais costaudes !, on les virent avec de l anti moustiques, ca tombe bien), les singes (vous verrez plus tard), et enfin, les fourmis !
Mais, revenons au premier jour… Apres quelques bonnes heures de marche (petite pause lunch apres le deuxieme passage de la riviere, avec en dessert, un riz gluant super bon dans une feuille de bananier), on arrive au village karen ou on va passer la nuit. On arrive depuis la jungle, par la porte de derriere  (en vrai, on arrive par la porcherie) de la maison ou on va dormir.  Maison tradtionnelle sur pilotis toute en bambou, sauf le toit, en feuille de palmier. Les parents nous attendaient pas, ils sont encore aux champs, alors c est la fille de 16 ans qui passe le balai avant qu on entre (pratique, suffit de soulever une latte de bambou du plancher pour jeter la poussiere), et prepare le feu (les garcons qui sont la a nous devorer des yeux ne l aiderait pas d un pouce…) Eux ils jouent au jeu traditionnel (me rappelle plus du nom) asiatique qui consiste en une balle tressee en bambou (maintenant en plastique), il y a 2 equipes de 3 et ils doivent se la passer a l aide des coudes, genous, pieds, epaules et tete). Ils jouent aussi a un autre jeu, sorte de long bateau avec au bout une roue, qui est cense mimer un scooter.
On se pose un peu, puis le porteur, Karen,  nous emmene voir les autres habitants du village. Mais comme il parle pas anglais, la communication va etre compliquee… En fait, on se contente de regarder les gens pendant qu ils discutent entre eux. Une vieille femme en habit traditionnel est en train de faire des pelotes pour preparer le tissage d une tunique, pendant qu elle discute. On est fascinees, lol. Puis on rentre a la premiere maison, Dam prepare le repas, les parents rentrent, on mange (chacun dans son coin, ils sont un peu timides), puis Dam nous explique comment ils vivent dans ce village isole. Ils vivent quasi en autarcie, chaque famille cultivant son riz pour l annee dans les champs parfois a une heure de marche du village, chassant un peu dans la jungle avec leurs fusils faits maison avec les canalisations d eau metalliques (maintenant c est en plastique), tuant leur cochons, leur poulets de temps en temps, troquant leur vache (qui dort sous la maison), tissant leurs vetements (pour les plus jeunes, ils ont recuperes les jeans et Tee Shirts des donations de la croix rouge, c est plus simple a laver). Il y a une ecole dans le village, mais pas de dispensaire… Oui, si t as un probleme de sante grave… et ba … tu meurs !
Ensuite, Dam commence a sortir un discours anti americain tres virulent (jusqu a dire, serieusement, qu ils n nont jamais marche sur la lune), et je me sens obligee de discuter un peu, pour nuancer, mais ca sert a rien, vaut mieux se taire… Oui moi j essaye de lui dire qu il ne faut pas generaliser, que tout le monde est different, a des idees differentes et qu on ne peut pas extrapoler… mais bon, pas l air convaincu. Et il se dira ouvert… Euh… je sais pas ca… 
On devait dormir dans la maison ancienne en toit de feuilles, mais les enfants ont honte alors ils insistent qu on dorme dans la nouvelle maison a cote, toujours en bambous mais avec un toit de tole et une ampoule qui marche a l energie solaire, « cadeau » du gournement d il y a une quinzaine d annees. Ca change pas grand chose, on dort comme tout le monde sur une natte posee sur le sol, sous une moustiquaire et des couvertures, tout ca aussi cadeau du gouvernement. Et tu as oublie notre partie de jeu de cartes : le slip au debut puis la canasta ou les enfants nous fixent pendant 2 bonnes heures ! 

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08/10/2013

Apres le petit dejeuner, avant de partir du village, Dam nous emmene voir une femme du village qui tisse encore les vetements traditionnels pour sa famille (pas de vente d artisanat ici, pas assez de touristes, on est a priori les premiers a passer en un an). C est super beau ce qu elle fait. Puis elle nous montre son bonnet traditionnel. Oui parce que, ce qu elle a sur la tete, c est un bonnet achete au marche, c est beaucoup plus simple et rapide a enfiler… Puis on continue la route, a travers les collines, sur un vrai chemin cette fois, ils ont refait la route il y a 5 mois, et ils ont meme construit un petit pont ! Pour les pietons et les mob uniquement, les 4×4 passent toujours la riviere au gue, en meme temps, y a que les voitures du gouvernement qui passent, une fois par an…
A midi, on mange dans un autre village karen. En fait de village, c est plutot une reunion de 2 familles, y a que 3 maisons, lol. Puis on repart, cette fois dans la brousse, un sentier a peine trace, on marche, on marche, encore un joli village, ou cette fois, une femme vient nous voir et essaie de discuter avec nous, c est trop sympa. Elle rigole, elle nous enseigne des mots karens, on lui dit les correspondants en Francais. Petits exemples : Tako=bouche, Nade=nez. On rigole bien. Elle nous apprend meme les seins..mais m en rappelle plus.
Puis on repart, on marche, on marche, et on arrive finalement dans un « grand » village (300 habitants), dans une petite vallee avec quelques rizieres inondees (et oui, dans le fond de la vallee, c est plat).
On passe devant le dispensaire « Talkie Walkie » : en gros, c est de la tele medecine, y a que 2 infirmiers, et ils decrivent les symptomes des malades au medecin par radio, qui donne les instructions a distance… On arrive dans la maison d un des amis de Dam, qui parle anglais (il a travaille avec lui comme porteur et guide avant). Il nous raconte un peu le village, on voit sa maman Karen « big ears » avec des grandes boucles d oreilles qui agrandissent le lobe de l oreille, impressionnant. Puis on va au petit magasin du coin (en fait une maison ou un bric a brac est entrepose) car ayant perdu mes sandalettes, je dois racheter des chaussures pour passer les rivieres. En passant, il nous montre un Gibbon « apprivoise » (accroche a un arbre avec un corde), le prend dans ses bras, me propose de le prendre. Le singe montre un peu les dents mais se calme, je me dis, pourquoi pas. Il est tout doux (elle, en fait), Isa veut le prendre aussi, mais la, quand j essaye de lui passer, grosse peur, la guenon essaie de s enfuir et… me mord la main  jusqu au sang. Que tous ceux qui pense qu il faut que j arrete de me mettre dans des situations a risque levent la main !  lol. Je rassure ceux qui se demandent si je vais revenir vivante de ce voyage : la guenon n avait pas la rage, et la morsure, bien lavee, ne s est pas infectee. Du coup je ne l ai pas prise apres Sara (vous l aurez devine) j avais vu ses grandes canines et j etais pas tres rassuree avant mais la, c etait sur, je ne la prendrais pas dans les bras !)
Ensuite, on va voir une autre famille et une femme nous fait une autre demonstration de tissage. Puis on va se coucher.

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09/10/2013

On part tot, beaucoup de marche aujourd hui (enfin, beaucoup tous les jours, mais, la si on arrive pas au camp dans la jungle avant 16h, on sera oblige de faire un campement de fortune, sans couvertures…). La femme de notre hote nous embrasse chaleureusement, elle est moins timide, lol. Apres une petite marche tranquille le long des rizieres dans la vallee, on quitte encore les chamins balises pour cette fois s enfoncer dans une jungle epaisse. On voit a peine le chemin, ils faut sans cesse se baisser pour eviter des feuilles, ou au contraire grimper sur des arbres couches dans le chemin. Crevant. Et c est le jour aux milles traversees de rivieres ! Heureusement que j ai achete mes chaussures a crampons en plastique a 2 euros ! C est les meme que celles du porteur, alors elles doivent etre bonnes, lol. On traverse une fois, eaux jusqu aux genoux. une deuxieme fois jusqu aux cuisses… une 3e (ou enieme, on ne les compte plus) jusqua la taille. Puis… jusqu au cou ! Et c est la, que meurt mon pantalon… un enorme trou (encore aux fesses, decidement je suis maudite !) Il faut dire que c etait pas de la bonne qualite, achete un mois avant en Indonesie, et 3 jours apres l achat, se decousait deja. Je l avais recousu… mais sa duree de vie aura ete courte ! On plaisante avec Dam sur le nouveau style invente de pantalon avec air conditionnee. Et oui, encore les fesses a l air, ca commence a devenir une habitude…Et on marche, on marche… On arrive enfin au campement de notre guide, super classe, quasi petite maison en bambou avec couvertures, moustiquaire (trouee) et… douche naturelle en bambou ! Superbe, et ca fait tellement de bien, meme si on a ete mouillees toute la journee. Douche, systeme super ingenieux, un morceau de bambou trouee qui part d une cascade et le tout tenu par d autres morceaux de bambou. Puis il nous montre comment faire de la nourriture dans la jungle. Tout en bambou ! Cocotte minute bambou pour le riz, theiere bambou, poulet a la broche… trop bon. On se couche, et le lendemain, carrot cake dans du bambou !

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10/10/2013

Petit dejeuner avec fruits, oeufs dur cuits dans le bambous, et donc, ce super bon gateau a la carotte, puis on est reparties. Enfin, avant, Dam nous montre comment on fait les pieges pour les animaux (toujours en bambous), et nous explique que c etait ce type de piege, en plus gros (piege pour elephants), que les Vietcongs utilisaient contre les americains pendant la guerre du Vietnam.  Oui j aurais pas voulu me faire pieger, car le morceau de bambou servant a tuer les animaux est super bien affute ! et ils nous dit que 2 personnes de tribus se sont faits avoir et ont de belles cicatrices. Et il nous rappelle comment les Americains ont repondu : en balancant du napalm et en truffant le sol de mines anti personnelles (enfin, c etait pas les seuls, je pense). Et la, tu acceptes un peu mieux son ressentiment, mais bon, ca fait pas avancer les choses…
Niveau marche, il avait prevu 6 heures… ce sera 11. Le matin on s arrete a une cascade magnifique mais difficile d acces (par une echelle… de bambou !) donc pas de photo, mais baignade revigorante. Puis on monte raide raide raide. On arrive a un dernier village karen pour manger, tres joli, a flanc de collines, puis on repart, on monte… et on redescend, le descente de l enfer, lol. C est la qu on glisse, car a moitie boueux, le chemin est minuscule et parfois il y a un ravin a cote, donc si tu tombes, t es mort… et quand tu t accroches aux plantes a cote, parfois, ce sont des vicieuses, vous savez, celles avec les petits piquants minuscules comme ceux des cactus (ou les fourmis qui te montent sur la main et te piquent), qu on arrive pas a enlever et qui s enfonce comme des echardes… Et en plus on est crevees donc tout ca ca arrange pas… On arrive a la grand route a 6 heures du soir, il fait presque nuit, qu est ce qu on est content de retrouver la voiture !
On rentre a Mae Hong Son, et on se disait qu on ferait peut etre un autre jour (en voiture cette fois) le lendemain pour aller voir d autres villages, mais entre temps, il a d autres clients, donc on se fait virer un peu comme des malpropres… Ouais pas cool la fin! On va manger a notre resto et la, on voit 6 francais en train de discuter. Dam nous a dit qu il y avait un groupe de 6 prevu pour le lendemain pour un trek de 3 jours. Je me demande : et si c etait eux?? et oui ! On leur demande et on commence a discuter et a leur donner quelques infos sur le trek. Je crois qu on fait peur a une des filles qui n a pas du tout l habitude de marcher. J essaye de la rassurer tout en me disant que s ils font le meme trek que nous, la fille va mourir !! LOL Puis massage a l huile (trop bon !) et on va se coucher.
En tous cas, j ai pas verifie, mais je suis sure, Dam  est peut etre dans le routard, mais certainement pas dans le Lonely Planet ! Ou alors, a la rubrique « dangers et desagrements » de Mae Hong Son :  » Si vous etes americains, nous vous deconseillons vivement l agence Nam Rim Tour; de toute facon, vous ne risquez pas d aller chez lui, il pratique des couts exhorbitants pour les citoyens US, et il hurle sur les enfants US qui ont le malheur de lui adresser la parole. Si malgre toutes nos mises en garde, vous decidez pour une raison ou pour une autre de faire un tour avec lui, vous entendrez toute la journee deprecier et insulter votre pays, si vous ne vous retrouvez pas perdus dans la jungle, et/ou empale sur un pic de bambou d un piege datant de la guerre du Vietnam. »

11/10/2013

Le matin on se ballade fait 2/3 temples et on part vers midi de l hotel a la gare de bus.