La campagne Uruguayenne, de Tacuarembo a Chuy

Posted by on 23 avril 2013

15/04/2013

Depart donc pour l Uruguay par le bateau de midi et demi : Buenos Aires-Colonia del Sacramento. C est comme pour l avion, faut y etre une heure avant. Normal, on fait les formalites d immigration avant de prendre le bateau. Arrivee a Colonia, fait toujours aussi beau, les gens sont calmes, pas de feux, tu sais pas quand passer mais les gens s arretent sans te klaxonner. Par contre, pour trouver de cash, faut faire la queue a la seule banque qui en a ! Soit disant la Suisse de l Amerique du Sud, ils ont pas d argent dans leurs caisses ! Apres 1 heure de queue (je vous jure), je suis enfin pleine aux as et je peux acheter mon billet de bus pour Montevideo, puisque je prefere attendre Andree Anne et Isa pour visiter Colonia.
Arrivee a la gare de Montevideo, je me trouve un bus « de nuit » pour Tacuarembo, dans le Nord, la campagne, le pays des gauchos (cowboys). Petite pause Internet, puis repas : super, Isa est pas la, je vais pouvoir aller au McDo ! lol (c est important et necessaire d aller au MacDo de temps en temps, ca sert a se rappeler pourquoi on y va pas plus souvent : c est pas bon et les burgers sont toujours plus beau en photo qu en vrai !), puis attente, puis je prends mon bus a minuit, qui est censé arriver a 4h30. On espere qu il sera en retard…
Eh non ! 4h28, nous voila a Tacuarembo. Bon bah he vais finir ma nuit dans la gare… tres animee la gare, y a des departs toute la nuit, et une voix enregistree qui annonce les bus. Et j ai pas le droit de m allonger sur le banc. C est pas grave, maintenant j ai l habitude de dormir assise.

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16/04/2013


Une fois le jour levé, et apres etre passé a l office du tourisme, je me trouve un petit hotel/pension, m achete un bon ptit dejeuner, et decide d aller voir la Vallee Eden, ou il y aurait une jolie cascade et d autres choses a voir, a une demie-heure d ici en bus.
Depart du bus a 11h45, arrivee a la vallee a 12h30. Je demarre ce petit chemin boisé sympathique, croise quelques gauchos en beret, puis arrive a une riviere que les pietons traversent par un pont suspendu comme l aurait aimé Isa, surtout quand une petite famille arrive derriere moi et fait bouger le pont dans tous les sens !


Puis j arrive au musee Carlos Cardel (chanteur de Tango renommé, enfant du pays). J y demande mon chemin pour une grotte, un point du vue, et la cascade, et je comprends la moitie seulement de ce qu elle me repond. En gros, c est par la, la cascade c est dans une propriete privee mais tu peux pas la louper, t entends le bruit de l eau.
Je repars donc, je loupe la grotte (pas vu de chemin), passe de riviere sans me mouiller les pieds (fait pas tres chaud et j ai pas pris les sandalettes), j arrive a Mirador. Belle vue sur la vallee,

effectivement. Je repars a la recherche de la cascade. Je marche, je marche, je suis plus dans la vallee, mais sur un plateau avec de grands paturages. Au bout de 2h de marche, sous le soleil qui commence a taper, je me dit que je l ai loupee, la cascade, elle etait qu a 6 km. J ai beau ecouter, j entends pas le bruit de l eau, juste celui du vent … Tant pis, j aurai vu de beaux oiseaux, un elevage d emeus (oui, ils les elevent, ici, ils gambadent dans des grands pres comme les vaches), un combat de mouton.
Je me prepare donc a faire demi tour, un peu degoutee quand meme, quand arrive… une moto ! Les seuls humains que je croise depuis le musee, je vais enfin pouvoir demander mon chemin (la moto providentielle, au moment ou j allais abandonner !). Ils me disent : « Oui, tout le monde se perd, c est pas du tout indiqué. Tu vois les arbres dans le creux, la bas, ben c est la, la cascade. (Oui, je m en serai doutee, ca ressemble au debut d une vallee, mais y avait aucun chemin !) Le plus simple, c est de couper a travers champs, ou sinon, tu redescends a la riviere et tu remontes le cours de l eau ».
Oui ben, on va couper a travers champs, c est plus marrant, pis la riviere, elle est loin, la. Effectivement, c etait bien marrant, j effraie les emeus, je galere un peu a passer les barrieres (heureusement, un seul fil barbele sur les 4 fils de fer) et j arrive a la source ! Il faut donc la suivre pour arriver a la cascade. A un moment, je me rends compte qu il faut passer sur l autre rive. 3e tentative de traverser sans me mouiller les pieds… cette fois ci, echec (ca aura son importamce pour plus tard). Passee de l autre cote y a l air d y avoir un petit chemin, enfin, de la terre un peu plus rouge a certains endroits, je le suis, et j arrive enfin a la cascade… Eh ben c est pas les chutes d Iguazu, mais elle est bien jolie quand meme.

Et elle se jette dans des gorges avec des versants a pic, c est superbe.

Je me pose un peu, profite du soleil, puis je me dis qu il faut rentrer… Quel chemin prendre… Oh, la piste continue, en suivant la riviere, je vais bien retrouver le chemin initial ! Et me voila a suivre un chemin entre les cactus, a rebrousser chemin car j ai perdu la piste, bref, a un moment, le chemin est de plus en plus recouvert par la vegetation, c est un chemin de lutin, faut ramper ! Alors je decide de suivre le lit de la riviere… Pas facile, la berge n est pas tout le temps pratiquable. Bon ben, mes pieds sont deja mouilles alors, allons y ! Et me voila a marcher DANS le lit de la riviere (Ouh l eau est froide!). Vous auriez cru que toute seule, j aurais ete un peu plus prudente, mais non ! Je suis encore plus intrepide (imprudente, inconsciente, stupide) sans Isa.
Apres un certain temps, quelques glissades, des chaussures qui commence a me lacher, et ne voyant toujours pas l endroit ou le chemin croise la riviere, je commence a stresser. Et si c est beaucoup plus long que je pensais et que je loupe le bus, et si la riviere fait plein de meandres, et si y a d autres cascades en contrebas que je peux pas descendre, et si c etait pas la bonne riviere, et si je dois passer la nuit ici, avec mes pieds mouilles (fait bien froid la nuit, ici)… Bref, petits moments de panique et d autoflagellation, puis on revient a la raison : de toute facon, y a qu une chose a faire, continuer! Et je continue. Je trouve un methode Mac Gyver pour reparer ma chaussure (j en suis fiere), et j avance.

Notez comment le lacet tourne autour de la chaussure avant de se nouer sur le dessus...

Le jour commence a decliner, je commence a desesperer, quand… Oui, ca, c est la barriere au milieu de la riviere, juste a l endroit elle traverse le chemin ! Hourra !
Apres etre passee avec difficulte a travers un minuscule espace laisse entre les 2 barrieres, me voila sur le chemin principal, vannee, mouillee jusqu aux cuisses, et une chaussure qui tient plus que par son lacet, et je regarde l heure… 17h ! Ca ne fait QUE une heure que je marche dans l eau ! ca m a paru des heures ! Et j ai tout le temps de rejoindre l arret du bus qui passe a 19h30 ! Mais bon, je me presse un peu, j ai pas envie de marcher en pleine nuit sans lumieres sur ce chemin… Petit raccourci en prenant une voie de chemin de fer (le chemin arrete pas de la croiser), et me voila sur le bord de la route, avec 2 heures a tuer.
Mais les peripeties ne sont pas terminees pour la journee , vous allez voir: je me pose au pied de l arret de bus, mange mon pain, regarde le coucher de soleil, et sort mon bouquin, que j essaie de lire a la lueur du lampadaire qui n arrete pas de s eteindre et de se rallumer. Je leve la tete a chaque fois que passe une voiture ou un camion, et c est comme ca que, vers 19h30, pour une fois que je ne leve pas la tete tout de suite, je vois, au dernier moment, le bus marque en gros Tacuarembo, me passer sous le nez ! Non ! NOOOON !!! C est pas possible !!! Je me leve en 4e vitesse, je fais des signes, mais il continue, et je me vois deja rentrer a pied sur cette route pas eclairee, ou faire du stop, sur cette route ou ne passent presque que des camions. Le cliche ! J en pleure presque de rage, puis d espoir, quand je vois le bus s arreter 500 m plus loin. Un autre arret de bus peut-etre, je cours, en esperant qu il m attende. J arrive completmeent essouflee, et en fait, c est moi qu il attend. Un passager du bus a du lui me voir et insister pour qu il s arrete. Et quand je monte, je vois le meme chauffeur que ce midi, celui-la meme a qui j ai demande a quelle heure passait le bus de retour, qui me regarde tout souriant, goguenard et me dit un truc que je comprends pas. Je l aurais baffe ! Je me contente de sourire et de monter dans le bus. Un des passagers me dit : On a bien failli te laisser la !  Oui, vous avez bien failli, oui…
Apres toutes ces emotions,  je rentre a l hotel, me mange des ramens instantanes achetes chez l epicier du coin  et me prends une bonne douche chaude pour rechauffer mes pieds mouilles avant d aller au lit ! Par contre, cette fois-ci, mes chaussures sont definitivement mortes… Tant pis. Tant mieux, ca me fera ca de moins a porter. T es contente Isabelle! Depuis le temps que tu me disais de les jeter !

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17/04/2013

Lever tot pour attrapper le bus de 6h 30 pour Melo. Longue journee bus aujourd hui, le bus etant d arriver a Chuy dans la journee. Je voulais faire la cote d Est en Ouest pour terminer a Montevideo, et Chuy est a la frontiere Bresilienne, donc, on ne peut plus a l Est ! En plus, le guide dit que la route est tres jolie, et pour moi, voir du pays a travers les vitres du bus, ca fait aussi partie du voyage.
Premiere partie : de Tacuarembo a Melo, 3 h de bus. Quand le jour se leve, y a un gros brouillard malgre le soleil qui brille, rien a voir, tant mieux, je suis crevee, je dors. Me reveille vers 8h30, toujours du brouillard, mais c est beau quand meme (gauchos dans la brume, qui font des signes de la main au bus qui passe, poste de police-chaumiere, champs de toiles d araignees mouillees brillant au soleil…) Car oui, le soleil finit par chasser la brume. Arrivee a Melo, il est 10h08, le prochain bus pour Treinta y Tres est a 10h15, hop, je saute dedans, c est parfait ! Oui, il y a une ville qui s appelle Trente-Trois en Uruguay, me demandez pas pourquoi. Une ville composee seulement de medecins peut-etre… (Oui, je sais, elle est nulle, mais je fais ce que je peux)
Donc deuxieme partie, Melo a Treinta y Tres, 1heure et demie au deuxieme etage du bus, a la premiere place, je vois tout devant moi en panoramique, trop bien ! Et ca tombe bien car c est la partie la plus sympa du voyage, vallonnee, avec des pres, des arbres, parfois sans une seule maison dans le champ de vision. A Treinta y Tres, sympathique petite ville au milieu des champs, j ai 3h d attente avant le prochain bus. On me conseille un petit resto qui fait de la nourriture au kilo (comme au Bresil) a des prix raisonnables, et ca fait du bien de bien manger! (C est cher ici la bouffe, comme en France). Puis je me pose sur une petite place au soleil pour lire un bout.
Troisieme partie Treinta y Tres-Chuy. 3 heures dans un vieux  bus sans clim mais avec fenetres qui s ouvrent. Le terrain s aplanit, je refais une sieste (je vous ai peut-etre pas dit mais les routes sont vraiment bonnes ici, et elles sont droites !). Au reveil, toujours des pres, quelques champs, des marais, et pleins d oiseaux dans les marais. Puis des palmiers a perte de vue, et un paysage qui ressemble un peu au Pantanal. J arrive a Chuy au coucher du soleil et vais a l hostel recommande par une touriste canadienne rencontree a Treinta y Tres : l Etnico Hostel, pas trop cher, et super ! Propre, neuf, lits confortables, deco sympa, et vide ! Tres peu de touriste ici.  La proprio est super gentille, me rappelle un peu celle de la Vovo Idalina au Bresil. Apres avoir passe du temps sur le net, je descends a la cuisine me faire mes pates que j ai achete. Il est 22h et … La famille est en train de manger dans la cuisine ! Merde, je pensais pas qu ils mangeaient si tard. Je serais repartie, mais la j ai trop faim. Ils me disent de rentrer, de faire comme chez moi, et je fait cuire mes pates, pendant qu ils degustent un truc qui sent hyper bon, comme du coq au vin sauf que c est du porc…au vin. Et le mari qui explique la recette, etc… Un supplice ! Mes spag sauce tomate sont moins appetissantes d un coup…

 

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